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Photo du rédacteurCharles-Laurent Veilleux

Le Canadiens de Montréal en Russie: Ivan Demidov et tensions géopolitiques


Nick Bobrov, Kent Hughes, Roman Rottenberg et Vincent Lecavalier à Saint-Pétersbourg

Le 18 décembre 2024, une délégation des Canadiens de Montréal, composée de Kent Hughes (directeur général), Vincent Lecavalier (conseiller spécial aux opérations hockey) et Nick Bobrov (co-directeur du recrutement amateur), s’est rendue en Russie pour rencontrer l'entraîneur du SKA de Saint-Pétersbourg.


Cette visite, destinée à évaluer la situation du jeune espoir du Canadiens Ivan Demidov suscite un débat animé, à la croisée des enjeux sportifs et politiques.


Faible utilisation dans la KHL


Ivan Demidov, considéré comme l’un des meilleurs espoir repêché en LNH, est actuellement coincé dans une impasse. Depuis qu’il a refusé de signer une prolongation de contrat avec le SKA, il voit son temps de jeu réduit de manière drastique. Il passe en moyenne seulement 10 minutes sur la glace par match, Demidov se retrouve dans ce que certains qualifient de «purgatoire».


Nicolas Cloutier de TVA Sports, écrivait le 17 octobre 2024, qu'Ivan Demidov est puni, car il aurait refusé plusieurs prolongations de contrat en KHL. Le jeune joueur souhaite faire le saut en Amérique du Nord dès que possible.


Des négociations délicates


Le problème principal demeure dans la relation entre la LNH et la KHL. Puisqu'il n'y a pas d'accord formel entre les deux ligues, le Canadien ne peut pas simplement libérer Demidov de son contrat actuel. Comme l’a expliqué Jeff Gorton (président des opérations hockey du CH) à l'Antichambre :


«Tout le monde pense qu’on peut racheter son contrat à tout moment, mais ce n’est pas réaliste. La situation est complexe et nécessite une approche stratégique.»


Les Canadiens espèrent négocier une solution avec le SKA, d'après moi, on ne parle pas d'ici d'un rachat de contrat, mais bien d'une tentative d'augmenter son temps de jeu.


Sport et politique : réaction exagérée?


Cette visite du Canadien en Russie intervient dans un contexte géopolitique tendu. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les relations entre le Canada et la Russie sont fortement détériorées. Pour certains, cette rencontre est un affront aux valeurs canadiennes. Pierre Nantel, chroniqueur à QUB Radio, a déclaré :


«C’est triste, fascinant et malsain, mais c'est surtout un sens des valeurs déplacés de ce dire qu'on va aller négocier avec ces gens là qui font des gestes de guerre, qui crée tant de souffrance...pis on s'en va négocier avec eux quelque chose pour obtenir un joueur qui va aider à reconstruire le Canadien.»


Le sport a souvent été un moyen de transcender les tensions politiques. Dans ce cas-ci, la démarche du Canadien doit être perçu comme un acte purement sportif où l'intention est d'aider le jeune à se développer.


Un enjeu sportif avant tout


L’organisation voit en lui un élément central de son avenir et considère cette visite comme une étape nécessaire dans sa progression.


Bien que le sport et la politique soient souvent imbriqués, l’objectif ici demeure strictement professionnel : assurer que Demidov puisse évoluer dans un environnement qui favorisera son développement.


La démarche du Canadien ne fait pas l’unanimité, mais elle reflète les réalités complexes du hockey moderne.


Je ne serais pas l'un de ceux qui va lancer des pierres à Kent Hughes à des fins sensationnalistes. Cette visite est totalement légitime. Reste à voir si elle permettra de débloquer la situation d’Ivan Demidov. Pour le moment, une chose est sûre : les Canadiens de Montréal jouent gros hors d'la glace.



Ivan Demidov au sujet des messages qu'il reçoit de la part des partisans du Canadiens.

"I'm gonna make him an offer he can't refuse"

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